Le Chatrang ou Shatranj (persan : شَطْرَنْج) est considéré comme l'ancêtre du jeu d'échecs. Il est la version perse du jeu indien Chaturanga.
À moins que ce ne soit le contraire car, à ce jour, les plus anciennes
traces que l'on ait des échecs sont les mentions dans trois textes
épiques perses, notamment le Wizârišn î chatrang ud nihišm î nêw-ardaxšîr (« l'explication des Échecs et l'invention du Nard », texte appelé aussi Mâdayân î chatrang ou encore Chatrang nâmag, « Le livre des échecs ») écrit probablement au VIe siècle.
Les règles du Chatrang sont très similaires aux échecs modernes. Le jeu
se joue sur un plateau mono-couleur. La position initiale des pièces est
la même qu'aujourd'hui, à l'exception près que la position du roi n'est
pas fixée en fonction de sa couleur mais par les joueurs.
Le jeu se joue avec les pièces suivantes:
- le roi (Shâh, c'est lui qui donne son nom au jeu) se déplace d’un pas dans toutes les directions ;
- le conseiller (Farzin ou Vizir) dont le mouvement est limité à une seule case en diagonale ;
- l’éléphant (Fil, cf. sanskrit pīlu qui donnera "fou") avec un déplacement correspondant à un saut de deux cases en diagonale ;
- le cheval (Faras), identique au cavalier moderne ;
- le char (Roukh), identique à la tour actuelle.
- le soldat (Baidaq, cf. sanskrit padāti : piéton, fantassin), l’équivalent du pion, mais dépourvu du double pas initial. Le soldat est promu en conseiller lorsqu'il arrive sur la 8ème rangée de son adversaire.